Avez-vous déjà songé aux différentes étapes que le thé traverse pour arriver jusqu’à vous ? Voici un exercice d’imagination agréable à réaliser et qui permet de comprendre bien des choses. Il s’agit de s’immerger dans la vie du thé. Voyons un peu cela dans les grandes lignes, bien que si vous laissez aller votre esprit, vous pourrez voir et sentir de nombreux détails.
Commençons par visualiser la jeune feuille de thé dans son environnement initial, accrochée au théier qui lui a donné la vie, au beau milieu de la nature. La caresse du vent, la chaleur du soleil, la brume bienfaisante…
La jeune feuille de thé, un jour, est délicatement (dans le meilleur des cas) cueillie, et placée avec bien d’autres tendres pousses dans un petit panier. C’est le commencement d’une nouvelle aventure.
Après un court trajet (du jardin de thé au lieu de production), la feuille se repose tranquillement quelque temps (flétrissage) à l’extérieur, ou à l’intérieur.
Elle est ensuite travaillée, par une méthode de fabrication particulière, selon les traditions locales. Cette fabrication lui donnera sa forme, sa couleur, déterminera sa famille, etc… Une étape délicate de sa vie, pendant laquelle elle se transforme grâce au savoir faire des humains.
Et puis le thé est emballé, conditionné, de bien des manières. Ensuite il sera acheté, et fera un ou plusieurs voyages, plus ou moins lointains. Un trajet en avion, par exemple, représente un moment éprouvant. Le thé n’est pas forcément bien traité lorsqu’il est acheminé ici ou là. Une chose est certaine, il se promène beaucoup, mais pas toujours dans des conditions idéales… Ensuite il atterrit chez un grossiste ou chez un revendeur (lorsqu’il est expatrié, il connait aussi le passage aux douanes: pas toujours une partie de plaisir). Il sera donc stocké, en fonction des exigences des différents intermédiaires ou vendeurs.
Un beau jour, il arrive enfin entre nos mains. Nous allons nous occuper de sa conservation, de sa préparation, de sa dégustation, etc…
Lorsque je visualise les détails de l’existence du thé, cela me permet de réaliser tout d’abord, qu’il est bel et bien vivant, et sensible d’une certaine manière. Cela me donne envie de prendre soin lui, de la conservation à la préparation, du mieux possible. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’un thé malmené, que ce soit lors de la cueillette, ou de la fabrication, (etc), ne pourra donner une liqueur vibrante. Je préfère consommer des thés qui ont été traité avec soin et respect.
Cela me permet aussi de confirmer un phénomène que j’ai remarqué: après un trajet par avion ou bateau, le thé n’est pas très en forme, il a en quelque sorte besoin de se reprendre dans un lieu sain et serein, avant de se montrer sous un jour meilleur. Cela parait assez logique, finalement. Mais je n’en dirai pas plus, à chacun de tirer les conclusions de cette expérience.
Il me semble que cet exercice d’empathie et d’imagination reste important dans la mesure où il permet de percevoir et de comprendre ce qui est favorable ou non pour le thé. Cela permet aussi de voir son potentiel vital. Franchement, se mettre à la place des autres de temps en temps, même si l’autre est une plante, ne peut pas faire de mal. Il suffit juste d’un moment calme et tranquille, en compagnie d’un bon thé pour en faire l’expérience.
Bref, on peut toujours améliorer sa pratique du thé, se remettre en question, mener des expériences, rester curieux et ouvert. Et en matière de thé, il y a toujours quelque chose à apprendre, bien souvent, rien ne vaut ce que l’on apprend par soi-même. Et en se mettant dans la peau d’une jeune feuille de thé, on en apprend beaucoup, par son propre ressenti, tout simplement.
Bonnes dégustations et bon voyage au coeur de la vie du thé !
5 comments
Unknown
Je n'avais jamais pensé à tout cela. Mais effectivement c'est à considérer.! On a toujours tendance à oublier "le vivant", mais les végétaux sont très sensibles à toutes sortes de paramètres (lune, vent, soleil etc). Le transport est un facteur de stress sur les humains, les animaux alors pourquoi pas sur le monde végétal ? Belle réflexion, merci de l'avoir partagée.
Charlotte Billabongk
Oui, il fallait y penser ! En effet, le thé est sensible, à sa manière certes, mais avec un peu d'observation, on peut facilement le constater et tenter de préserver au mieux sa vitalité.
Merci et bonnes dégustations…
Hécate Lomëwen
Très joli article, très vrai !
Je suis contente de constater que d'autres personnes y pensent… A ce thé, aux personnes qui font qu'ils arrivent jusqu'à nous, à tous/toutes ces cueilleurs(-ses) pour qui ça ne doit pas être toujours faciles, à ceux qui roulent les feuilles (combien doivent souffrir d'arthrose et de tendinites à force de répéter inlassablement les mêmes gestes), etc.
Charlotte Billabongk
Le travail du thé est certes difficile. Mais ce qui est merveilleux, c'est de voir le sourire, la joie de vivre, et l'implication de ceux qui oeuvrent pour que nous puissions déguster de bons thés.
Hécate Lomëwen
Oui, j'ai remarqué que ces artisans du thé sont souvent très souriants, très ouverts en terme d'expression.
Nous qui avons tout le confort moderne, devrions en prendre de la graine plutôt que de se plaindre de ne pas avoir le dernier téléphone en vogue (personnellement je me fiche bien de ce genre de considération, tant que ça fonctionne ces machins-là, c'est déjà pas mal).